Aymeric Lehembre

Aymeric Lehembre expose des photos qu’il a prises au Chiapas. Il y a passé six ans, y a fondé une famille, son osmose aux lieux est donc particulièrement intime.

 

Cette dernière année il a publié le récit de ses quarante premières années. Confidences et lambeaux radiophoniques laissent deviner un chemin entre rêve et réalité proche de la mythologie. Aymeric est un conteur charmeur affectionnant laisser place au suggéré.

 

Ses parents, employés au Programme des Nations Unies pour le Développement (le PNUD à la tête duquel un de nos anciens Premiers vient d’être promu) l’ont frotté, enfant, à toute la surface du globe.

Né à Dinant, ce fut vite Mali, Somalie, Burundi, Chine (le transsibérien), Philippines, Mauritanie (souvenirs de plages infinies, de villages de sable s’évanouissant pour réapparaître au gré des vents). Et puis New York où il se consacre de façon plus assidue à la musique. Le rock/pop, le groupe The Cure. Collection de CD.

Retour en Belgique. Etudie la philosophie à Louvain-la-Neuve et à Montpellier. Obtient un master en art du spectacle. Durant ces études, s’intéresse au reggae.

Animateur de radio Djiboutik en Belgique https://www.djiboutik.be/

Bruxelles-Athènes en stop

Cependant la Belgique n’a pas comblé tous ses espoirs, notamment professionnels. Il se retrouve à enseigner la morale (huit heures par semaine seulement, dans plusieurs écoles primaires de Forest, avec très peu d’élèves les autres étant soit en religion catholique, soit musulmane).

Doté d’un appartement dont la location lui assure une rente, c’est la musique qui l’attire en 2002 vers d’autres inconnus. Il sera logé à Recife, capitale du Nordeste, chez une chanteuse à succès de samba. La fusion avec d’autres cultures lui semble plus facile au Brésil où le métissage est plus avancé qu’en Afrique où ses yeux azur de caucasien le distinguent trop comme étranger. Découverte d’une relation stimulante, nouvelle et différente de ce qu’il avait vécu précédemment alors qu’elle passait par le prisme de la façon dont son père s’y rapportait. Plusieurs voyages plus loin, il devient spécialiste en capoeira.

Puis ce fut le Mexique. Le Chiapas en est la province la plus pauvre.

La côte pacifique, en contrebas des Andes, a été des millénaires durant, la longue route reliant les contrées de l’Amérique du Sud. Le Chiapas prolonge au nord les montagnes du Guatemala. La population autochtone, maya, y est majoritaire. Ils vivent en communautés autonomes, les caracoles. Tôt, Bartolomé de las Casas, qui eut le courage de défendre leurs droits, en a été évêque (sans doute à San Cristobal de las Casas où Aymeric a été accueilli comme animateur d’un petit café-concert, le Xo-colate).

En 2017, durant 7 mois, il suit une formation de guide (licence officielle au Mexique). Il vous parlera des cérémonies de partage et de don.

« Pour résumer, je crois être passé d’une perception de la réalité, très axée, au Brésil, sur la vibration, via des sens comme l’ouïe, le toucher, à une perception, au Mexique, plus visuelle et en trois dimensions. Peut-être aussi, qu’à la différence du Brésil j’ai réussi à prendre plus de recul. Avec les Mexicaines, c’est une autre paire de manches » !

De retour en Belgique depuis un an, il guide à Bruxelles et Gand dans le cadre de l’asbl « à bâbord ».

Dès son expo terminée il va rejoindre son fils au Chiapas.